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Comment la presse a transformé une enquête sur un temple hindou en présomption de culpabilité

Au printemps 2021, des agents fédéraux ont perquisitionné un chantier de construction d’un temple hindou à Robbinsville, dans le New Jersey. Les gros titres qui ont suivi ont été rapides, mondiaux et accablants. Les lecteurs ont été informés de « travaux forcés », de « confiscations de passeports » et de « chefs de secte » accusés d’avoir piégé de pauvres travailleurs indiens dans l’enceinte d’un temple. Avant que des accusations ne soient déposées, un verdict avait déjà été rendu – devant le tribunal de l’opinion publique. Quatre ans plus tard, le ministère de la Justice a discrètement abandonné l’enquête. Personne n’a été inculpé. Pourtant, les dégâts – réputationnels, culturels et spirituels – avaient déjà été causés.

L’affaire était centrée sur le Bochasanwasi Akshar Purushottam Swaminarayan Sanstha, ou BAPSl’une des plus grandes organisations hindoues au monde, connue pour ses temples, son travail humanitaire et ses communautés de dévotion disciplinées. Les accusations étaient graves : des ouvriers indiens ayant contribué à la construction du temple orné de Swaminarayan Akshardham avaient été exploités, leurs passeports saisis et leurs déplacements restreints. Les allégations méritaient d’être examinées. Mais comme Magazine Liberté récemment documentée, la couverture médiatique a rapidement franchi la frontière entre le reportage et la mise en accusation morale.

Les principaux médias présentent le BAPS comme une « secte » et ses chefs spirituels comme des oppresseurs. Les gros titres utilisaient le langage de la traite et de l’esclavage sans réserve. Peu d’articles ont souligné que le procès contre BAPS était civil et non pénal, ou que de nombreux travailleurs étaient des fidèles de longue date qui considéraient leur travail comme un service religieux. Ils sont encore moins nombreux à reconnaître que le statut d’immigration légal des volontaires n’est pas contesté. Ce qui aurait dû être une enquête nuancée sur les conditions de travail est devenu une pièce de moralité sur une foi étrangère.

Au fil du temps, des détails clés se sont révélés. Selon Magazine Libertédouze des plaignants initiaux se sont retirés du recours collectif, affirmant qu’ils avaient été induits en erreur par des avocats en les faisant signer des documents qu’ils ne comprenaient pas entièrement. L’enquête fédérale, après quatre ans, s’est terminée sans inculpation. Les médias qui avaient présenté le temple comme une scène d’esclavage moderne n’ont proposé aucune correction, aucune excuse et, dans la plupart des cas, aucun article de suivi.

Ce modèle n’est pas nouveau. Lorsque la religion en question est hindoue, musulmane, sikh ou scientologue, les journalistes utilisent souvent un vocabulaire différent : « secte », « secte », « insulaire », « hiérarchique ». Ces mots signalent la suspicion et l’altérité. Ils portent des siècles de bagage culturel. Et ce faisant, ils effacent la complexité des traditions religieuses vivantes qui échappent à la familiarité occidentale.

Soyons clairs, les institutions religieuses ne sont pas à l’abri d’un examen minutieux. Ils devraient faire l’objet d’une enquête lorsqu’un acte répréhensible est allégué. Mais l’examen minutieux n’est pas la même chose que le mépris. L’équité signifie reconnaître que « l’innocence jusqu’à preuve du contraire » s’applique autant aux temples et aux églises qu’aux individus. Cela signifie éviter les gros titres qui supposent la culpabilité avant que les faits n’aient été vérifiés. Cela signifie reconnaître, à tout le moins, lorsque les faits ne soutiennent plus le récit.

L’affaire BAPS révèle un problème plus profond : lorsque le journalisme confond les rumeurs ou les allégations avec certitude, et lorsque le cadre moral remplace les reportages factuels, la vérité devient un dommage collatéral. Une descente devient une conviction ; une communauté devient une caricature. Pour la diaspora hindoue-américaine, déjà confrontée à des incompréhensions culturelles, les conséquences sont profondes – un rappel que même dans une société pluraliste, certaines confessions restent plus « suspectes » que d’autres.

La Coalition des hindous d’Amérique du Nord a qualifié la décision du gouvernement d’abandonner l’affaire de « victoire pour la vérité », mais cette victoire est douce-amère. Les fausses impressions demeurent, fossilisées dans les archives numériques et les résultats de recherche. Les médias, ayant évolué, laissent les communautés ramasser les morceaux de leur réputation.

Si cet épisode est porteur d’une leçon, il ne s’agit pas seulement d’un temple du New Jersey, mais de l’état de notre discours public. À une époque d’indignation instantanée, les journalistes doivent se rappeler que l’exactitude n’est pas un obstacle à la justice ; c’est son fondement. Le droit d’être jugé sur des faits, et non sur la peur, appartient à chaque religion, chaque culture et chaque communauté, quelle que soit la langue dans laquelle ses prières sont prononcées.

Publié à l’origine dans The European Times.

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