En baisse globalement depuis 2012, les charges d’intérêts ont recommencé à augmenter en 2022. La tendance s’est poursuivie en 2024. En 2022, le montant des charges d’intérêts représentait 8,85 milliards d’euros. En 2024, ce sont 13,88 milliards d’euros que les pouvoirs publics belges doivent affecter au remboursement des charges d’intérêts. Cela représente 2,26% du PIB alors que, pour la zone euro, la moyenne des charges d’intérêts représentait 1,89% du PIB. « Ce n’est pas tenable« , estime Alexandre De Geest, l’administrateur général de l’Agence de la dette, qui pointe le niveau d’endettement élevé des entités fédérées.
De son côté, l’Agence fédérale de la dette reste rassurante. Elle ne craint pas pour l’instant un « effet boule de neige » qui mettrait en danger les finances publiques. « Il n’y a pas d’effet boule de neige : les taux d’intérêt restent en dessous de la croissance nominale de la dette« , souligne Jean Deboutte, directeur de l’Agence de la dette. « La dynamique interne de la dette est encore bonne même si le déficit budgétaire est là pour plomber la fête« , ajoute-t-il. Par ailleurs, la Belgique continue à conserver une facilité à combler ses besoins de financement sur les marchés.
Le nouveau gouvernement s’est fixé comme priorité d’assainir les finances publiques. Des économies sont réalisées et des réformes sont lancées, notamment en matière de chômage et de pension. Il faudra toutefois attendre un peu avant d’en sentir les premiers effets. « Il n’y aura pas d’effet demain ou après-demain mais il y aura un effet« , a reconnu l’administrateur général de la Trésorerie, Alexandre De Geest.
La semaine passée, le gouverneur de la Banque Nationale de Belgique (BNB), Pierre Wunsch, a pris un ton alarmiste pour décrire la situation financière belge, estimant que la dégradation de la situation budgétaire rendait la Belgique vulnérable en cas de nouveau choc.