Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) l’affirme : l’intention du gouvernement est de mettre en place des contrôles à l’intérieur du territoire belge et non pas des contrôles aux frontières. Ce sont bien deux choses différentes.
« On va faire des contrôles sur un certain nombre d’axes routiers, sur des parkings d’autoroute, sur des lignes de trains, peut-être aussi des contrôles intra-Schengen sur des lignes d’avion qui viendraient de pays où la pression de l’immigration illégale est la plus forte« , explique à notre micro Bernard Quintin ce vendredi matin. Le libéral vise donc des contrôles « un peu au-delà des frontières« , à l’intérieur du territoire.
La différence est importante car rétablir les contrôles aux frontières, c’est une mesure qui doit en théorie être exceptionnelle au sein de l’espace Schengen. Car dans cet espace – qui comprend la plupart des pays de l’UE et quatre autres pays limitrophes – un principe fondamental est appliqué : la liberté de circulation des biens et des personnes. C’est ce principe qui vous permet de partir en France, aux Pays-Bas ou même en Italie sans avoir l’impression de traverser une frontière. Ces dernières années, plusieurs pays ont rétabli les contrôles à leurs frontières. Dans le cadre de la pandémie de Covid-19 par exemple, et plus récemment, l’Allemagne a réintroduit des contrôles à ses frontières pour lutter contre l’immigration illégale.
Mais cette différence peut aussi s’avérer très fine, comme l’indique Philippe De Bruycker, professeur à l’ULB, spécialiste du droit européen, de la migration et de l’asile. « Le ministre Bernard Quintin donne pas mal d’exemples de franchissement des frontières intérieures. Il cite par exemple des vols intra-Schengen qui supposent le franchissement d’une frontière intérieure, sauf s’il s’agit d’un vol interne à la Belgique, ce qui est peu possible. Et donc on constate que le ministre confond les exemples qu’il donne avec le principe qu’il invoque », observe-t-il.
En résumé, l’objectif affiché est d’organiser des contrôles à l’intérieur du pays, mais d’autres contrôles pourraient aussi être réalisés aux frontières, dans le cas notamment de contrôles à la sortie d’un vol intra-Schengen.