« Bonjour, vous êtes bien Monsieur Dupont, résidant à telle adresse, votre numéro national est le… Et vous êtes domicilié à….« , ce genre de coup de fil, de nombreux Belges en reçoivent ces derniers mois. Des arnaques au faux agent bancaire où au faux employé d’un fournisseur de service de plus en plus complexe, de mieux en mieux scénarisées explosent partout. Et la Belgique ne fait pas exception. Selon les derniers chiffres de la police fédérale, l’an dernier, notre pays a connu plus de 30.000 escroqueries sur internet.
« Les criminels doivent s’adapter à la défense que met en place le citoyen », explique Christophe Axen, Commissaire et spécialiste en cybersécurité à la police fédérale. « Aujourd’hui, grâce aux campagnes d’informations menées ces dernières années, le citoyen est plus attentif. Il va être plus attentif aux escroqueries qui sont parfois un peu trop flagrantes. Et donc, les criminels doivent s’adapter. Et ils vont le faire, notamment, avec des éléments qui vont leur permettre d’amener une notion de confiance ou de crédibilité auprès de la victime.«
Une fois que la confiance est imposée à la victime, un autre phénomène se met en place : « C’est ce qu’on appelle un effet tunnel. Le criminel essaye de faire croire à la personne que l’on a toutes les bonnes infos sur elle pour prouver qu’on est bien un celui qui dit être… Puis on la bombarde d’informations, pour qu’elle n’ait pas le temps de prendre du recul, de réfléchir s’il n’y a pas une notion anormale qui permettrait d’avoir un doute sur l’appel« , ajoute le policier.
Ces données sont revendues sur le dark web après des attaques de hackers
Mais d’où viennent ces données ? Comment des criminels peuvent-ils avoir autant d’informations personnelles ? Nous avons posé la question à Michele Rignagese, porte-parole du CCB, le centre pour la cybersécurité en Belgique : « Il n’existe pas vraiment d’étude en la matière pour la Belgique. Mais ce qu’on constate au fil des années, c’est qu’avec l’augmentation des fuites de données, les criminels commercialisent en quelque sorte les données recueillies et les croisent. Et donc il y a tout un marché Illégal qui consiste à rassembler des données volées ou perdues et à les mettre en vente sur le ‘dark web’. Et enfin, ça permet à d’autres criminels, éventuellement de les exploiter et de cibler donc des victimes avec une précision plus importante.«