Yasmin attend à présent une réponse des autorités à sa demande d’asile. Mais elle a voulu mettre cette période d’attente à profit. « Je n’ai pas le droit de me morfondre. Je me suis demandé : qu’est-ce que je fais maintenant ? Et bien, je vais faire de mon mieux et passer mon temps à apprendre, apprendre tout ce que je peux sur mon travail. » Deux fois par semaine, elle prend le train pendant près de deux heures et demie, aller et retour, pour rejoindre une nouvelle formation qu’elle suit à Anvers. Yasmin apprend de nouvelles techniques et étend son savoir-faire à la confection de glaces.
Pendant ce temps, ses deux filles vont à l’école à Namur. Le plus petit est pris en charge la journée par le centre d’accueil de la Croix-Rouge. Salma, 12 ans, maîtrise déjà le français. « Je commence à me faire de nouveaux amis. J’apprends une nouvelle langue. Je veux changer ma vie et devenir chocolatière, comme ma mère« .
C’est dur de tout reconstruire à partir de rien
L’aînée, Layan, a 15 ans. Elle est consciente du sacrifice que leur maman a fait pour leur offrir un avenir en Belgique. « Ma mère n’abandonne jamais. Elle est restée debout, solide et indépendante, tout en s’occupant de nous. Elle m’a montré à quel point elle est forte et m’a rendue forte à mon tour.«
« C’est très difficile de redémarrer« , admet Yasmin. « C’est dur de tout reconstruire à partir de rien. Mais je suis forte et je vais me relancer, ici, en Belgique.«
Yasmin rêve désormais d’ouvrir sa chocolaterie en Belgique et d’exporter, un jour, ses produits en Palestine.