Incompréhension et inquiétude : les travailleurs du secteur non marchand sont dans le flou et c’est pour cette raison qu’ils se rendent à Bruxelles. Nicolas Pilate travaille dans une maison d’hébergement pour personnes porteuses de handicap à Pommeroeul et voit les conditions de travail se dégrader “A l’heure actuelle, on a encore des bonnes personnes qui peuvent s’occuper des bénéficiaires. Mais qui vous dit que dans quelques années ça sera toujours le cas ? Parce que ça (les potentielles mesures gouvernementales), ça fait fuir les gens. En plus des conditions de travail et des contrats précaires ». Pour lui, cette vulnérabilité du personnel menace directement les bénéficiaires “parce qu’on est dans l’humain, donc encore une fois, si les travailleurs sont impactés dans leur travail, ça peut impacter la qualité d’encadrement sur les bénéficiaires et donc le bien-être des résidents va en prendre un coup et ce n’est pas très bon. On constate déjà un changement dans le comportement des résidents quand nos emplois du temps changent beaucoup, ça provoque une perte de repères”.
Un sentiment partagé par Thierry Tournoy, directeur de la FUNOC, un centre d’insertion socioprofessionnelle à Charleroi “on craint des décisions qui vont mettre nos structures en difficulté et qui pourraient à terme, faire en sorte qu’on n’existe plus”. Selon lui, les ministres n’ont pas conscience de la réalité du terrain “il y a un très grand fossé entre les décisions qu’ils prennent et la réalité du terrain et la manière dont ces personnes peuvent effectivement rebondir parce qu’elles rebondissent et elles atteignent l’emploi, mais pas dans les délais et dans les conditions qui sont prévues par le gouvernement”. Plusieurs délégations venues du Hainaut (Mouscron, Saint Ghislain, Mons, La Louvière, Charleroi) manifesteront dès 10 heures.