C’est donc au RAC, un complexe placé sous l’autorité de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles, que Sourour Abouda est placée en détention administrative. Selon la police, elle se serait suicidée en s’étranglant avec son pull. Une version communiquée à la famille quelques heures à peine après l’officialisation de son décès par un médecin légiste, et directement contestée, tant par ses proches que par la Ligue des Droits Humains, elle aussi partie civile dans ce dossier. Au RAC, chaque cellule est filmée par une caméra reliée à un local de surveillance. Les images de la cellule ont donc été saisies pour les besoins de l’instruction. Et visionnées attentivement par le service d’enquête du comité P, l’organe de contrôle des services de police.
Conclusion: Sourour Abouda a appelé plusieurs fois au secours sans qu’aucun policier ne réagisse. Après s’être écroulée au sol, il a également fallu 70 minutes avant que deux policiers ne viennent lui prêter assistance. Autant d’éléments qui, selon le ministère public, sont des charges suffisantes pour renvoyer la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles devant la justice pour homicide involontaire, ce qui, au sens pénal, signifie « avoir exécuté le crime ou avoir directement coopéré à son exécution« . Un délit passible de 3 mois à 5 ans de prison.