Les jeux développés par les gros studios ont toujours eu un prix assez stable. Il est néanmoins difficile d’estimer ce qu’est un prix « correct » pour un jeu vidéo.
Plusieurs facteurs permettent de définir le prix d’un jeu et justifient leur augmentation : « Aujourd’hui, les équipes sont beaucoup plus grandes, donc il faut pouvoir payer à sa juste valeur toutes les personnes qui développent un jeu« , explique Thierry Moutoy. Un facteur à prendre en compte dans les coûts de développement, en parallèle des graphismes, des technologies utilisées, ou encore du temps de développement.
Autre critère, le support de jeu. « Il ne faut pas oublier que le support de jeu lui-même a changé. Avant, on utilisait des cartouches de jeu qui coûtaient aussi très cher. C’est toujours le cas avec la Switch. Une cartouche de jeu coûte dans les 15 euros. Donc c’est dur de faire des jeux moins chers« , précise Thierry Moutoy.
Le type de jeu impacte également son prix. Les plus gros jeux, appelés AAA, coûtent beaucoup plus chers à produire, tandis que les jeux indépendants sont produits par des plus petites équipes et à des prix plus faibles.
Nous examinerons chaque jeu, nous nous pencherons sur son développement, sur l’étendue et la profondeur de son gameplay, sur sa durabilité dans le temps et sur la reproductibilité des expériences de jeu.
Doug Bowser, directeur de Nintendo of America
Certains éditeurs, à l’instar de Nintendo, fonctionnent avec une grille tarifaire. Le directeur de Nintendo of America, Doug Bowser, a récemment justifié le prix des jeux de la Switch 2 : « Nous examinerons chaque jeu, nous nous pencherons sur son développement, sur l’étendue et la profondeur de son gameplay, sur sa durabilité dans le temps et sur la reproductibilité des expériences de jeu. » Des explications qui n’ont pas convaincu tout le monde quant au prix de Mario Kart World, vendu en juin prochain à 90€ en format physique, et 80€ en dématérialisé.
Vient enfin le coût de distribution. « En théorie, les jeux dématérialisés devraient coûter moins cher que les jeux physiques. Avec l’apparition de la plateforme Steam, on n’a plus besoin d’intermédiaire, ça coûte moins cher de leur laisser une marge que d’éditer une cartouche, l’envoyer dans des magasins et toute la logistique derrière« , indique Thierry Moutoy. « Maintenant, attention, il faut aussi se dire que ça coûte de l’argent parce qu’il faut stocker les jeux sur un serveur« . Des prix qui ne sont pas toujours connus, les éditeurs communiquant parfois peu sur leurs coûts de développement. Dans les faits, les jeux dématérialisés ne coûtent en moyenne qu’une dizaine d’euros de moins que le jeu en physique.
Ces coûts de développement poussent à croire que les jeux coûteront de plus en plus cher à l’avenir. « GTA VI », un des jeux les plus attendus de la décennie, pourrait atteindre un prix de 100 euros au lancement. Un montant qui refléterait des années de production et un budget colossal mais qui ravive le débat sur l’accessibilité des jeux au grand public.