Un monument a été inauguré samedi midi à Saint-Gilles à la mémoire des victimes de féminicides en Belgique. Le nom des femmes, la date du décès et leur lieu de résidence y ont été inscrits. L’œuvre, une initiative de l’autrice tournaisienne Céline Delbecq, n’a pas été installée sur la place Marie Janson par hasard, puisque cette dame était devenue en 1921 la première sénatrice de Belgique. Deux autres stèles similaires ont été placées à Quaregnon et à Tournai.
L’idée d’un tel monument a germé durant la pandémie de coronavirus, lorsqu’une présentation de Céline Delbecq avait dû être annulée en raison de la fermeture des lieux culturels. Cette présentation, « Cinglée« , évoque une militante qui perd progressivement la raison, car le monde qui l’entoure refuse de reconnaître les problèmes qu’elle dénonce. À la fin de la présentation, un monument était dévoilé, qui reprenait le nom d’une centaine de femmes assassinées en Belgique. En 2021, un premier monument a été inauguré à Tournai. Comme la liste n’a cessé de s’allonger, un deuxième a été dressé en 2023 à Quaregnon.
Celui de Saint-Gilles est donc le troisième. La stèle est découpée en dents de scie, comme pour indiquer qu’il manque quelque chose. « Notre source, c’est le blog Stop Féminicide, qui recense les victimes à l’aide de données de la presse et des parquets. Bien que la notion de féminicide ait récemment été adoptée dans la législation belge, aucun décompte officiel n’est tenu. Et toutes les victimes ne figurent pas dans les journaux. Cette forme inachevée du monument illustre donc bien le côté incomplet de la liste.«