Le message du président français peut se résumer en quelques grandes idées. La menace russe sur les États d’Europe est réelle et – par certains aspects – déjà à l’œuvre. Pour contrer cette menace, « la patrie a besoin de vous« . Une nouvelle ère est engagée, où « notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix. (Mais où, encore) il ne tient qu’à nous que nos enfants puissent toucher les dividendes de nos engagements« .
Ce sont là des formules graves, une rhétorique qui peut se révéler angoissante mais qui a le mérite, dans une époque secouée, de mettre des mots très clairs sur ce qui est en jeu.
Ainsi, « la patrie a besoin de vous » est un message de mobilisation très ferme. S’il ne s’agit pas encore, pour le président, d’en appeler ses concitoyens à « s’engager » en tant que soldats dans l’armée, il s’agit déjà de faire prendre conscience que des efforts devront être consentis, si pas sous forme d’impôts, au moins sous forme de réorientation budgétaire.
En brossant un portrait assez complet de ce que représente la menace russe, Emmanuel Macron met également les Français au pied du mur. La violence russe est à l’œuvre en Ukraine. La menace, elle, s’exerce déjà de façon grise sur nos démocraties. En violant « nos frontières pour assassiner des opposants« . En manipulant « des élections en Roumanie, en Moldavie« .
En organisant « des attaques numériques contre nos hôpitaux pour en bloquer le fonctionnement« . Agressivité qui ne connaît pas de frontière. Menace grise. Ou menace plus franche, lorsque le Président évoque une Russie qui se réarme, et prévoit d’ici cinq ans, des soldats, des chars, et des avions de chasses supplémentaires. Qui peut croire, demande Emmanuel Macron « dans ce contexte que la Russie d’aujourd’hui s’arrêtera à l’Ukraine ? » C’est donc aussi parce qu’il faudra contrer la réalité de cette menace que – nous paraphrasons – « la patrie a besoin de vous« .
