La seconde suppression concerne celle, à moyen terme, de la pension au taux ménage.
Cette pension de ménage ne concerne que les couples mariés au sein desquels l’un des deux conjoints à un revenu inférieur à un certain plafond. Dans ce cas, la pension de retraite de celui ou celle qui a le revenu le plus élevé sera calculée au taux ménage. Le salaire total est multiplié par 75% (le taux isolé s’élevant à 60%).
Dans l’immense majorité des cas de couples hétérosexuels, c’est la femme qui n’a pas suffisamment, voire pas du tout travaillé, et c’est donc son mari qui perçoit le taux ménage. En 2023 selon PensionStat, 16% des hommes reçoivent une pension au taux ménage, contre seulement 1% des femmes.
Avec la suppression du taux ménage, certaines femmes pourraient voir leur niveau de pension chuter, sachant qu’il est déjà inférieur de 21% par rapport à celui des hommes. Les chiffres de PensionStat montrent que la pension moyenne des femmes au taux isolé s’élève à 1417 euros contre 1792 euros pour celle des hommes.
Pour éviter que l’un des membres du ménage n’ait droit à rien, le gouvernement demandera aux futurs conjoints de décider, avant leur mariage, d’une répartition des droits à la pension qu’ils constitueront ensemble. Mais La Ligue des Familles s’interroge : « Aujourd’hui, ce sont encore le plus souvent les femmes qui réduisent leur temps de travail, arrêtent temporairement de travailler ou optent pour des choix de carrière moins rémunérateurs à la naissance d’un enfant, ce qui a un impact sur le droit à la pension. Combien de jeunes femmes n’ayant pas encore d’enfant anticipent-elles cette situation et même si c’est le cas, comment définir à l’avance une répartition correcte des droits à la pension prenant en compte ces facteurs ?« .