L’Union européenne renonce à rendre le Nutri-score obligatoire partout. Au supermarché, il vous décide peut-être à opter pour un produit plutôt qu’un autre. Le Nutri-score classe les produits alimentaires sur une échelle de A à E en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels. Il suscite des résistances dans certains pays, comme en Italie. L’industrie agroalimentaire se montre aussi critique.
L’abandon du Nutri-score européen est « regrettable » car elle « ne repose pas sur des arguments scientifiques ou de santé publique mais uniquement politiques« , déplore son créateur, le nutritionniste et épidémiologiste français Serge Hercberg. La Commission européenne a décidé d’enterrer la mise en place d’un Nutri-score obligatoire dans les 27 pays de l’Union européenne, qu’elle avait pourtant proposée en 2020, selon une enquête de la cellule investigation de Radio France.
« [La Commission européenne] cède aux lobbys agroalimentaires et agricoles et au gouvernement de Madame Meloni, poursuit Serge Hercberg. C’est une perte de chance pour les consommateurs car le Nutri-score repose sur la science. Son efficacité a été démontrée, sa capacité à réduire le risque de maladie et donc de diminuer le coût humain, social et économique des maladies chroniques. »
Même s’il ne devient pas obligatoire, le Nutri-score continue d’exister sur base volontaire. C’est le cas chez nous, en Belgique. « Pour le moment, c’est une approche volontaire avec nos parties prenantes que sont la grande distribution et les fabricants de denrées alimentaires« , explique Laurence Doughan, experte en nutrition au SPF Santé publique. « Les consommateurs adhèrent au Nutri-score : 65 pourcents d’entre eux le regardent quand ils vont faire leur course, 74 pourcents des parents d’enfants de 3 à 9 ans le cherchent pour faire des meilleurs choix alimentaires.«
Si certaines marques refusent d’afficher leur Nutri-score, la grande distribution peut s’en charger, en l’affichant sur les étiquettes dans les rayons, par exemple.