Les acteurs du monde judiciaire interpellent donc la ministre de la Justice, en cette journée de la Justice. Le courrier à la ministre est doublé d’une pétition que les citoyens peuvent signer en ligne. C’est en tout cas le souhait des acteurs de la Justice qui espèrent aussi conscientiser les citoyens pour que ceux-ci se mobilisent à leur tour pour réclamer une justice plus efficace. « Je vais chez la ministre surtout en tant que citoyenne, une citoyenne qui souhaite que lorsque des délinquants sont arrêtés, il y ait une sanction juste qui soit prononcée et que lorsqu’ils sont condamnés, qu’ils exécutent leur peine« , explique Me Marie Dupont.
La justice est, certes, pénale. Le nombre d’affaires pénales instruites et poursuivies par les parquets est en augmentation constante et a atteint 572.199 affaires en 2023.
Elle est aussi civile et peut concerner le citoyen dans beaucoup d’aspects de sa vie. Elle sera, par exemple, présente pour régler les conflits dans les relations entre un locataire et un bailleur, que le premier ne paye pas les loyers ou que le second n’entretienne pas le bien loué. La justice sera là aussi pour régler les conflits entre travailleurs et employeurs, pour gérer les désaccords lors de la séparation d’un couple. Elle sera disponible pour régler les conflits de voisinage. Elle cherchera à régler les litiges commerciaux, les litiges liés à des dettes non payées. Elle interviendra dans les dossiers d’entreprises en difficulté. Elle sera là aussi pour trancher les dossiers opposant des personnes handicapées ou âgées qui ont besoin d’aide ou de protection ou qui font valoir des droits sociaux ou encore pour régler des différends dans des dossiers de victimes d’accidents. Bref, autant de situations où le juge sera là pour arbitrer et imposer aux parties d’appliquer la loi.
« La justice, pénale comme civile, ne peut accomplir sa mission que si elle dispose des moyens humains et financiers suffisants« , résument les acteurs du monde judiciaire derrière la mobilisation de ce 20 mars.
Or, en Belgique, le nombre d’affaires judiciaires est élevé. Il serait de 6,1 pour 100 habitants alors que la moyenne européenne est de 2,2. Pourtant, malgré ne nombre élevé d’affaires, les moyens alloués à la justice sont, eux, plus faibles que dans d’autres pays européens. La Belgique consacre 0,22% de son PIB aux dépenses en matière de justice alors que la moyenne européenne est de 0,31%.