C’est un concept encore peu répandu, mais qui, quand il fonctionne bien, ne présente que des avantages : l’habitat kangourou. A Ath, le service de logements « A toi mon toit » dispose d’une maison kangourou, à vocation sociale. Elle accueille – au rez-de-chaussée : une personne âgée, et à l’étage : une maman réfugiée et ses quatre enfants. Un concept qui permet, à l’une, de se sentir en sécurité, et à l’autre, de faciliter son intégration en Belgique.
Nous avons rencontré Martine, 72 ans, et Evelyne, 45 ans. Depuis quelques mois, Martine, qui a des problèmes de santé, peut compter sur Evelyne en cas de besoin. Martine est très autonome, mais la présence d’une famille à l’étage de la maison lui apporte de la vie et de la sécurité. Et puis, s’il faut déplacer un objet lourd, ouvrir une bouteille de sirop, elle peut envoyer un petit message WhatsApp à sa colocataire de l’étage afin que le fils aîné d’Evelyne vienne donner un petit coup de main.
De son côté, Evelyne, réfugiée burundaise qui élève seule ses quatre enfants, peut compter sur Martine pour faciliter son intégration, obtenir des conseils, créer du lien. Evelyne était ingénieure agronome au Burundi, qu’elle a dû fuir. Arrivée ici, il faut tout reprendre à zéro. Elle suit actuellement une formation d’infirmière qui lui prend beaucoup de temps. Alors, pour offrir à la cadette un peu de loisirs, faire de la peinture, du coloriage, Martine est là. Evelyne estime aussi qu’encourager ses enfants à porter assistance à une personne âgée doit faire partie de leurs valeurs éducationnelles. Et, en cela aussi, la présence de Martine au rez-de-chaussée l’aide à faire passer les valeurs qu’elle souhaite transmettre à ses enfants.