Rappelons d’abord que les finances publiques belges ne sont pas en bonne santé et que le gouvernement De Wever a prévu de ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3% du PIB en fin de législature, comme l’exigent les règles européennes.
L’Europe pourrait cependant assouplir les règles budgétaires pour permettre aux Etats membres de s’endetter pour financer les dépenses militaires. Comme elle l’a déjà fait pour les dépenses dans le cadre de la crise du Covid, l’Europe pourrait ne pas tenir compte des dépenses militaires pour évaluer les déficits des Etats membres. Cela n’empêcherait pas la Belgique, si elle devait emprunter de l’argent pour financer tout ou partie des 17,2 milliards d’euros, de devoir les rembourser un jour… C’est pour cela que le ministre des Finances souhaite que ces dépenses soient compensées.
Comment ces dépenses pourrait-elle être compensées ?
Comment ces dépenses pourrait-elle être compensées ?
La vente d’actifs détenus par l’Etat est une solution, mais elle ne fonctionne qu’une fois. Lorsque l’Etat aura vendu les parts qu’il détient dans BNP Paribas Fortis, bpost, Belfius ou Proximus, par exemple, il devra trouver d’autres moyens de financer la Défense.
Le ministre de la Défense a lancé l’idée de lancer un bon d’Etat dont les recettes seraient affectées au budget de la Défense. Pour la Belgique, les conditions d’emprunt pourraient y être plus intéressante que sur les marchés financiers. Toutefois, là aussi, c’est de l’argent qu’il faudra un jour rembourser…
Les avoir russes gelés sont aussi parfois avancés par certains comme une source de financement dans laquelle la Défense pourrait puiser. Cette piste ne fait cependant pas l’unanimité et comporte des incertitudes juridiques.
Revoir la copie budgétaire ?
Alors, il y a de fortes chances que le gouvernement De Wever doive revoir sa copie budgétaire et plancher sur d’autres mesures. « Dans un premier temps, des opérations peuvent être faites rapidement (par exemple, des ventes d’actifs appartenant à l’Etat belge, ses « bijoux de famille »), mais dans un second temps il va falloir rediriger des budgets. Il y a des budgets que l’on utilisait avant, pour certaines politiques, que l’on va devoir rediriger pour préserver notre sécurité, qui est quand même la base de notre bien-être« , expliquait le président du MR, Georges-Louis Bouchez dans Matin Première.
Des économies supplémentaires seront-elles envisagées? « Est-ce qu’on doit continuer à financer des allocations familiales quand on a plus de quatre enfants ? », donnait comme exemple le président du MR.
Lors de la confection de l’accord de gouvernement, un certain nombre de mesures d’économie qui étaient sur la table n’ont pas été retenues ou ne l’ont pas été autant que proposé par le formateur De Wever. Certaines d’entre elles reviendront-elles au menu des discussions?
Qu’il s’agisse de réduire les budgets de la coopération au développement ou de taxer davantage les épaules les plus larges, par exemple, chaque parti de la coalition Arizona a ses pistes de prédilection et ses tabous. Les réunions risquent d’être animées au 16 Rue de la Loi.