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Raids spectaculaires et simultanés du SWAT contre des centres de yoga roumains en France : vérification des faits

Opération Villiers-sur-Marne : Témoignage

Le 28 novembre 2023, peu après 6 heures du matin, une équipe SWAT d’environ 175 policiers portant des masques noirs, des casques et des gilets pare-balles s’est abattue simultanément sur huit maisons et appartements distincts à Paris et aux alentours mais aussi à Nice, brandissant des mitrailleuses semi-automatiques. fusils. Ils ont fracassé les portes d’entrée et monté et descendu les escaliers en courant en criant des ordres.

Ces lieux recherchés étaient utilisés par des pratiquants de yoga liés à l’école de yoga MISA en Roumanie pour des retraites spirituelles. Ce matin fatidique, la plupart d’entre eux étaient encore au lit. Quelques-uns étaient dans la cuisine en train de faire bouillir de l’eau pour une tisane. Les policiers masqués ont menotté un certain nombre d’entre eux, les ont obligés à rester dehors sans manteau ni chaussures dans la cour glaciale, puis les ont emmenés en bus au commissariat de police.

Bilan de cette vaste opération : quelques dizaines de personnes ont été arrêtées, dont 15 – 11 hommes et 4 femmes, tous de nationalité roumaine – ont été inculpées pour « traite des êtres humains », « séquestration » et « abus de vulnérabilité ». en bande organisée.

Gregorian Bivolaru (72 ans), l’un des fondateurs et chef spirituel de MISA, faisait partie des personnes arrêtées, mais dans son cas, il était recherché par la Finlande sous l’accusation d’abus sexuels sur des femmes finlandaises en France il y a plusieurs années. Dans le cadre d’un travail de recherche intitulé «Les controverses autour du centre Natha Yoga à Helsinki : contexte, causes et contexte», feu le professeur Liselotte Frisk (Université de Dalarna, Falun, Suède) a enquêté solidement sur les allégations contre Bivolaru en Finlande (pp 20, 21, 27).

Tant qu’une décision de justice n’a pas confirmé lesdites accusations, Gregorian Bivolaru doit continuer à bénéficier de la présomption d’innocence, comme tout citoyen ordinaire ou personnalité publique célèbre.

Aucune femme interrogée dans le cadre de l’opération SWAT le 23 novembre 2023 n’a porté plainte contre lui.

Depuis cette perquisition, Bivolaru et cinq autres personnes sont toujours en détention provisoire en France.

Droits de l’homme sans frontières contacté Mme CC

, praticien MISA depuis 20 ans. Elle se trouvait au centre de yoga de Villiers-sur-Marne au moment de la perquisition. En 2002-2006, elle a étudié à la Faculté d’Histoire et de Philosophie de l’Université Babeș-Bolyai, Cluj-Napoca (Roumanie). En 2005-2006, elle était journaliste au quotidien national Roumanie Liberă. Voici son témoignage sur l’opération SWAT :

Q. : Vous pratiquez le yoga dans le groupe MISA en Roumanie depuis 20 ans mais alors que vous étiez en retraite spirituelle à Villiers-sur-Marne, il y a eu une opération Swat contre le groupe. Pouvez-vous me dire ce qui s’est passé ?

A. : Je suis allée plusieurs fois en France pour de telles retraites depuis 2010 et j’aime beaucoup ça. C’est pourquoi l’année dernière j’avais prévu de rester encore deux mois à Villiers-sur-Marne, de fin septembre à fin novembre. J’ai réservé un vol pour Paris et des amis sont venus me chercher à l’aéroport pour m’emmener au centre de yoga.

Tôt le matin, une équipe SWAT a fait une entrée spectaculaire dans notre centre où des dizaines de pratiquants de yoga étaient accueillis pour leur retraite. Les policiers ont tout mis sens dessus dessous, créant un désordre épouvantable et cassant même beaucoup de choses.

Dans mon cas, ils ont emporté mes sacs, mes papiers, mon téléphone, ma tablette, mon ordinateur, une enveloppe de 1000 EUR et mon portefeuille d’environ 200 EUR. Quatre mois plus tard, je n’ai toujours pas été restitué à mon argent ni à mon matériel. Il faisait froid dans ma chambre car la porte était ouverte et j’étais juste en pyjama. Les policiers m’ont emmené, ainsi que beaucoup d’autres, au poste de police.

Q. : Que s’est-il passé au commissariat ?

A. : Tout d’abord, je dois dire que je portais juste mon pyjama, un manteau et une paire de chaussures de ville. Lorsque nous sommes arrivés au commissariat, personne ne m’a rien expliqué sur la procédure, l’accès à la nourriture et à l’eau ou d’autres choses de base. J’avais souvent besoin de boire, mais je n’avais qu’un très petit verre d’eau en plastique. Il y avait aussi un malentendu concernant la nourriture. Ils m’ont mis dans une cellule froide avec un sol en béton. Sur le lit, il y avait un matelas fin et je n’avais qu’un seul drap fin. Il n’y avait pas de toilettes dans la cellule, je ne pouvais pas me laver le matin ni me brosser les dents.

Chaque fois que je devais aller aux toilettes, je devais saluer la caméra de surveillance interne mais bien souvent je devais attendre une ou deux heures avant qu’on s’occupe de moi. Les toilettes ne pouvaient pas être fermées correctement et un policier se tenait dehors.

On m’a dit que j’étais suspecté de complicité de viol et de trafic. Je voulais être assisté par un avocat mais ils m’ont répondu que c’était impossible car trop de personnes avaient été arrêtées et qu’au bout de deux heures ils pouvaient commencer l’interrogatoire si aucun avocat n’était disponible.

Le deuxième jour de ma détention, ils ont pris mes empreintes digitales et ma photo. Lors de l’interrogatoire, il était clair qu’ils voulaient que je dise que je jouais un rôle important au sein du MISA, mais ce n’était pas le cas. Ils m’ont relâché à 21h30 mais j’ai d’abord dû signer un formulaire de quittance qui ne mentionnait aucune liste des objets saisis ni le montant de l’argent confisqué. Malheureusement, je n’en ai pas reçu de copie.

Sans argent ni téléphone, je suis resté devant le poste de police dans cette froide nuit de fin novembre pendant près de 9 heures, jusqu’à 6 heures du matin, lorsque j’ai finalement pu joindre quelqu’un qui pouvait m’aider. Q. : Franck Dannerolle, le chef de l’Office central pour la répression des violences contre les personnes (OCRVP) chargé de l’enquête,a été cité par certains journaux français comme disant que les pratiquants de yoga étaient «hébergés dans des conditions difficiles, avec une promiscuité importante, aucune intimité

.» (**) Pouvez-vous m’en dire plus sur vos conditions de vie à Villiers-sur-Marne ?

R. : Ce n’est pas vrai du tout.  Dans mon cas, j'avais choisi de vivre dans un petit pavillon confortable (environ 7 mètres carrés) à l'extérieur du bâtiment principal car je souhaitais pratiquer ma retraite de yoga seule et méditer en silence, parfois sans dormir ni manger pendant 24 heures.
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D'autres avaient choisi de partager une chambre dans la maison principale : 2, 3 ou 4 ensemble, hommes et femmes séparément.  Le bâtiment appartient à Sorin Turc, violoniste ayant joué avec l'orchestre de Monaco et partisan du MISA.  Il est spacieux et confortable : il y a suffisamment de salles de bains et de douches pour les pratiquants de yoga.  Il y a une grande salle pour la pratique collective du yoga.  Il y a une grande cuisine avec des cuisinières, deux grands congélateurs, un distributeur de boissons, des presse-agrumes, des grille-pain et d'autres équipements tels que des machines à laver et à sécher.
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Pour nos propres repas, nous allions faire nos courses dans un supermarché local et nous préparions notre nourriture nous-mêmes.

Si les conditions de vie étaient aussi mauvaises que le disait Dannerolle, il n’y aurait pas autant de pratiquants et je ne serais jamais revenu autant de fois à Villiers-sur-Marne.

Au moment du raid, Noël était dans l’air et de nombreuses décorations avaient déjà été installées. Tout avait l’air bien, mais après l’opération SWAT, les locaux ont été laissés dans un désordre désastreux.

Q. Comment se fait-il que vous ayez rejoint le groupe de yoga MISA ?

A. : J’ai aujourd’hui 39 ans mais lorsque j’étais adolescente, j’étais et je suis toujours en quête de vérité sur le sens de la vie et sur l’existence de Dieu. A l’âge de 16 ans, j’ai même fait une retraite de deux mois dans un monastère orthodoxe et je voulais devenir religieuse. Ensuite, j’ai rencontré les baptistes. Par la suite, des hindous et des adeptes de Hare Krishna avant d’entrer en contact avec le groupe de yoga MISA. J’étais attiré par la méditation et la spiritualité. Je crois en Dieu, je suis orthodoxe et je me sens bien avec MISA.

À propos de certaines médiatisations : la présomption de culpabilité

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De nombreux médias français se sont déchaînés dans la couverture de toute cette affaire et ont tenu leur propre tribunal, comme peuvent le montrer certains de leurs titres délirants, même si aucun tribunal français n’a établi la vérité sur les faits allégués à ce stade :

Deux points communs à tous ces articles. Premièrement, les auteurs n’ont pas rencontré ni interviewé les pratiquants de yoga qui ont été arrêtés et détenus pour interrogatoire (« garde à vue ») pendant une période pouvant aller jusqu’à 48 heures. Deuxièmement, ils font écho à des ragots et à des affirmations non prouvées, qui ne relèvent pas du journalisme et défigurent la noble image du journalisme.

Il existe des normes éthiques dans le journalisme et il existe en France une autorité supérieure chargée de veiller à leur respect.En 2016, la couverture médiatique des enjeux du MISA en Roumanie a fait l’objet d’un document de recherche intitulé «L’effet de la campagne médiatique persistante sur la perception du public – Étude de cas MISA et Gregorian Bivolaru » et publié par leRevue mondiale des sciences sociales et humaines

. Les spécialistes français des sciences religieuses seraient bien inspirés de faire une étude comparative sur le même sujet dans leur pays. Droits de l’homme sans frontières défend la liberté de la presse et la liberté d’expression des journalistes mais combat également les discours de haine, les fausses nouvelles et la stigmatisation. Droits de l’homme sans frontières

défend le respect du principe de présomption d’innocence et reconnaît les décisions de justice définitives comme la vérité judiciaire.

Par respect pour la vie privée de la personne interrogée, nous ne mettons que ses initiales mais nous disposons de son nom complet et de ses coordonnées. (**) Le centre de retraite spirituelle de Villiers-sur-Marne n’a jamais été accusé ni même soupçonné d’insalubrité. Voir le

galerie de photosDu lieu.

Publié à l’origine dans The European Times.

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