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Défis de CIAOSN (observatoire de Sectes) en Belgique

Evaluation de la compatibilité de la mission avec le droit européen

Dans un article récent rédigé par Willy Fautre (Director de Human Rights Without Frontiers) et publié dans The European Times, des préoccupations ont été soulevées quant à la mission et aux pratiques de l’Observatoire fédéral des sectes (CIAOSN/IACSSO), également connu sous le nom de « Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles » en Belgique. Fautre analyse de manière critique l’approche de l’Observatoire en matière de lutte contre les pratiques illégales des sectes et sa compatibilité avec le droit européen, en mettant en lumière les vulnérabilités juridiques potentielles.

Droit international et sectes :

Fautre souligne que le concept de « secte » n’est pas reconnu par le droit international. Tout groupe religieux ou philosophique a le droit de déposer une plainte pour violation présumée de la liberté de religion ou de conviction, comme le garantit l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. Cela souligne l’importance de protéger la liberté de pensée, de conscience et de religion pour tous les individus et groupes, quelles que soient leurs croyances.

Identification et étiquetage des sectes :

L’auteur souligne que l’identification légale des sectes est une tâche complexe et difficile. La publication d’une liste de groupes potentiellement suspects en Belgique en 1998 a fait l’objet de critiques importantes pour stigmatisation et n’avait pas de validité juridique. Des arrêts récents de la Cour européenne des droits de l’homme ont désavoué l’utilisation de termes péjoratifs tels que « secte » et reconnu l’impact négatif qu’un tel étiquetage peut avoir sur l’exercice de la liberté de religion.

Remise en cause de la neutralité de la mission :

M. Fautre remet en cause la mission de l’Observatoire qui consiste à lutter contre les « pratiques illégales » des sectes, car il faut un jugement définitif pour qualifier un groupe comme tel. Cependant, la mission vise également à lutter contre les « organisations sectaires nuisibles » sans nécessiter de décision judiciaire. Cela soulève des inquiétudes quant à la neutralité de l’État et aux atteintes potentielles à la liberté de religion ou de conviction. De nombreuses sectes ou leurs membres ont obtenu gain de cause devant la Cour européenne des droits de l’homme sur la base de l’article 9, ce qui souligne la nécessité d’examiner attentivement les droits des groupes religieux et de croyance.

Critique de la Cour européenne des droits humains :

L’article met en lumière une affaire récente impliquant une congrégation de Témoins de Jéhovah en Belgique qui a déposé une plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’homme au sujet d’une imposition discriminatoire. La Cour a critiqué l’absence de base juridique pour la reconnaissance par l’État des groupes religieux et philosophiques et a appelé au respect du droit international. Cette affaire rappelle que la mission de l’Observatoire pourrait être contestée devant la Cour européenne, ce qui soulèverait des questions quant à son statut juridique.

Recommandations pour l’avenir :

Il est suggéré que la Belgique révise sa procédure de reconnaissance par l’État des organisations religieuses et philosophiques, en tenant compte des normes juridiques internationales. M. Fautre suggère que la Belgique, s’inspirant du Centre d’information sur les croyances (CIC) de la Suisse, envisage d’adopter une approche plus équilibrée et plus neutre de la surveillance des groupes religieux et de croyance. Une telle approche respecterait la liberté de religion et de conviction tout en répondant aux préoccupations légitimes concernant les pratiques illégales.

Conclusion :

La mission et les pratiques de l’Observatoire des Cultes de Belgique, telles que décrites par Willy Fautre, soulèvent d’importantes questions quant à leur compatibilité avec le droit européen. L’absence d’une définition internationalement reconnue du terme « secte », les récents arrêts de la Cour européenne et les préoccupations relatives à la neutralité de l’État soulignent la nécessité d’une évaluation minutieuse et d’une révision éventuelle de la mission de l’Observatoire. En trouvant un équilibre entre la sauvegarde des droits fondamentaux et la prise en compte des préoccupations légitimes, la Belgique peut garantir une approche juridiquement plus solide de la surveillance des sectes tout en préservant la liberté de religion et de conviction.

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